Les opportunités d'intervention
Les crues de l'Agout, de décembre 1995 et de janvier 1996 (jusqu’à 400 m3/s) génèrent une brèche de trois mètres de large sur un mètre de profondeur, dans la crête du barrage. Des cavités sous les fondations de l’ouvrage en rive droite se forment par la suite. Cet ouvrage devient alors potentiellement dangereux pour la sécurité des biens et des personnes. Face à un état des lieux très dégradé (expertise EDF-SEISO), une commission réunissant les services de l’État (préfet, DRIRE, DDAF, DDE, DDASS et DDJS 1), les élus des communes concernées, EDF et la Fédération départementale pour la pêche du Tarn entérine la proposition de démantèlement du barrage de Laparayrié. Le 18 juillet 1996, la commission prend la décision collective du démantèlement de l’ouvrage
Les travaux et aménagements
L’ensemble du barrage est démantelé. Les matériaux constituant le barrage sont enlevés et transférés en décharge. Les matériaux formant des embâcles à l’aval de l’ouvrage sont nettoyés et transférés.
Vue d'ensemble de l'ancienne retenue après les travaux en décembre 1996
Le suivi
Un état initial portant sur la qualité de l’eau et l’état des berges de l'Agout ,a été réalisé juste avant les travaux. Une pêche de sauvetage a été également effectuée. Pendant les travaux, le transport solide a été suivi, d’une part dans le cours d’eau pour voir le devenir des matériaux fins retenus en amont de l’ouvrage et, d’autre part, au niveau des berges pour voir si le départ de matériaux solides dans le cours d’eau n’impactait pas la tenue des routes.
Suite aux travaux, la qualité de l’eau est réévaluée par le Laboratoire départemental d’hygiène du Tarn et les berges de l'Agout continuent à être observées. Aucune méthodologie n’est utilisée pour suivre le transport solide : il s’agit d’avis d’expert de la part de la brigade du Conseil supérieur de la pêche du Tarn (nouvellement Office national de l’eau et des milieux aquatiques - Onema). Plus aucun suivi n’a été réalisé par la suite et aucun autre n’est prévu.
Le bilan et les perspectives
Les travaux ont été réalisés dans l’urgence sans véritable évaluation écologique avant et après les travaux. On observe toutefois une diversification du milieu. Les gains piscicoles dans l'Agout sont certains même s’ils n’ont pas pu être évalués. Un linéaire non négligeable (plusieurs dizaines de kilomètres, affluents compris) a été rouvert à la migration piscicole.
Pour compenser l’envasement en amont du plan d’eau, des aménagements piscicoles ont été envisagés. Ces derniers n’ont pas été réalisés car jugés superflus à l’issue de la crue de décembre 1996 qui a remobilisé les sédiments fins laissant réapparaître un substrat grossier et des habitats suffisants.
Les phénomènes d’érosion sur les berges n’ont pas été significatifs ; celles-ci ont retrouvé l’aspect qu’elles avaient avant la présence de la retenue. Le milieu s’est reconstruit de manière satisfaisante au vu des évolutions photographiées. La ripisylve des rives de l'Agout s’est développée dans l’ancienne retenue.
L’objectif premier, éliminer le risque vis-à-vis des personnes, a été respecté. Cette opération aura contribuée à améliorer la continuité écologique.
La communication a été faible sur cette opération qui semble déjà oubliée des acteurs impliqués.
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